ÉTHIQUE

Avant de commencer

Notez cinq choses qui vous viennent à l’esprit quand vous pensez à l’”éthique”!

6.1 Une lettre d’IRIS : MENER UNE VIE ÉTHIQUE

Bonjour ! Je m’appelle Iris. L’éthique constitue la base de ma conduite quotidienne et de mon orientation dans le monde. Le mot « éthique » vient du mot grec « ēthikós » ou du mot « êthos », et se réfère à notre caractère moral, c’est-à-dire aux personnes que nous sommes ou aspirons à être. L’éthique pose des questions sur ce qui est précieux, important, significatif. Et elle me guide dans ma façon d’agir et de me comporter. Elle fait partie de ma vie quotidienne.

Quand je suis avec mes amis et mes camarades d’école, j’essaie de traiter chacun comme j’aimerais l’être. C’est tout à fait logique. J’ai appris dans un cours sur l’éthique que cela s’appelle la règle d’or et qu’elle est très ancienne, présente dans toutes les cultures. Cela signifie montrer du respect vis-à-vis des autres et se soucier les uns des autres. Dans ma classe, nous avons également rédigé un code d’éthique auquel j’ai beaucoup participé et que je suis ravie de suivre. Il nous unit en tant que classe, et surtout, chacun d’entre nous devait l’accepter. J’essaie toujours d’être juste, attentionnée et coopérative. Je m’efforce également d’obéir aux lois et aux règles et de m’améliorer.

Lorsque je joue au football avec mes amis, nous nous efforçons tous de jouer équitablement. Bien sûr, il existe des règles de football. Mais ces règles ne suffisent pas pour en faire un jeu amusant qui soit apprécié par tout le monde. L’esprit sportif ou la bonne pratique sportive signifie montrer du respect vis-à-vis des autres participants du jeu, de la coopération et de la camaraderie, avoir un esprit d’équipe et ne pas se concentrer sur la victoire dans le but de gagner ou de ridiculiser les perdants. Vous devez jouer au jeu de manière juste. Il ne suffit pas de suivre les règles du jeu ou les décisions des arbitres. Je n’aime pas quand quelqu’un triche ou simule une faute, et que l’arbitre ne le remarque pas. Ce qui est important, c’est que nous nous serrions la main à la fin de chaque match.

L’équité n’est pas seulement importante dans le sport, mais elle est la base de notre « vivre ensemble » en tant que société. C’est ce que l’on appelle la justice. Nos institutions et pratiques communes doivent être justes. Un tribunal, par exemple, devrait traiter tout le monde de la même manière, puisque nous sommes tous égaux devant la loi. Cette dernière pensée provient de la tradition chinoise et de la tradition démocratique athénienne. À l’heure actuelle, elle fait le plus souvent partie de la constitution ou du document juridique de base d’un État. Les droits les plus fondamentaux de chaque citoyen y sont inscrits. Les droits de l’homme se réfèrent à ce qu’on appelle la dignité. La dignité est la valeur fondamentale d’un individu et le statut absolu qui appartient à tous les êtres humains. La dignité de chaque individu le protège contre toute ingérence et toute forme de traitement indigne, comme la torture et l’humiliation, et elle s’oppose aux conditions humaines telles que l’esclavage et l’extrême pauvreté

Le mois dernier, dans notre école, nous avons découvert les droits de l’enfant énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant. Nous avons fabriqué de grandes affiches colorées et y avons décrit chaque droit dans nos propres mots. Ma tâche consistait à présenter le droit à l’alimentation, aux vêtements, à un domicile sûr. Beaucoup d’enfants n’ont pas accès à ces éléments de base, et il est de notre devoir d’essayer de les aider. J’ai lu certaines de leurs histoires. Les difficultés auxquelles ils sont confrontés et les conditions dans lesquelles ils vivent m’ont rendue triste et mise en colère. Notre société vit dans l’aisance, alors nous considérons certaines choses comme acquises. Ma grand-mère est une actrice de théâtre à la retraite et elle a grandi dans une grande pauvreté. Notre famille a donc décidé d’organiser et de mettre en scène une pièce de théâtre dans le parc local, et l’argent recueilli a servi à financer une oeuvre caritative de secours aux victimes de la famine. J’ai oublié certaines de mes répliques, mais nous avons tous bien ri. Nous avons également distribué des tracts à travers toute la ville sur les manières de faire des dons. Tous les membres de ma famille m’ont aidée et nous nous sommes faits de nouveaux amis dans notre quartier.

Ma mère est médecin et chercheuse. Elle me dit que chaque fois qu’elle veut étudier une maladie, elle a besoin de la permission d’un comité d’éthique. C’est important, car un tel comité est là pour protéger les plus vulnérables et garantir le respect de leurs droits. Dans mon groupe de scouts, nous avons un comité similaire. Lors des réunions, nous décidons parfois comment résoudre les différends et si quelqu’un a agi d’une manière contraire au courage, à la noblesse et à la sollicitude. Nous votons et la voix de chaque membre a une valeur identique, même si certains leaders sont plus âgés et plus expérimentés. Il est toujours important de voter et de décider en fonction de ce que vous croyez être bien.

J’aime les vacances, en particulier les vacances de Noël et du Nouvel An. Toute la famille se réunit et nous partageons un repas tous ensemble, nous jouons à des jeux et racontons des histoires. Nous nous offrons des cadeaux. Mon grandpère dit toujours que donner et recevoir est l’activité la plus universelle et qu’il est important d’être humble, généreux et reconnaissant. C’est une sorte de rituel. Et c’est un lien qui nous unit à la famille et aux amis. Je suis très reconnaissante que la famille soit réunie.

Ce que j’attends avec impatience à l’école, c’est la semaine de la nature et de l’environnement qui célèbre la journée en hommage à Charles Darwin. Nous faisons nos bagages et allons camper quelque part, pour y découvrir la nature environnante et son importance. L’année dernière, nous avons campé au bord de la rivière, et chaque jour nous marchions pendant des heures à ramasser les ordures au bord de la rivière et dans ses environs. À la fin, nous avons ramassé plus d’une tonne de déchets. La zone fluviale semblait complètement différente, plus belle et plus saine. Nous avons vu des poissons, des abeilles, des papillons, des libellules, des tortues et même des loutres. Le dernier jour, nous avons rédigé ensemble une charte des droits des animaux. Nous avons noté ce qu’ils attendent de nous et comment ils peuvent être préservés pour les générations futures.

Et je peux maintenant résumer ce que je pense être le plus important pour mener une vie éthique. L’éthique ne consiste pas seulement à suivre les coutumes ou la loi, et il ne s’agit pas seulement de suivre ses sentiments. Quelque chose n’est pas bon ou correct uniquement parce que nous l’aimons, et si nous désapprouvons quelque chose, cela ne signifie pas que c’est mauvais. L’éthique signifie réfléchir soigneusement à ce qui est bon et à ce qui est mal et agir en conséquence. Elle s’étend au-delà de nous, les êtres humains, et comprend la prise en considération des autres êtres et de la Terre dans son ensemble, non seulement parce qu’elle nous permet de vivre, mais parce qu’elle est précieuse en tant que telle.

6.2 Introduction : Qu’est-ce que l’éthique ?

6.2.1 introduction

Le terme « éthique » vient du mot grec « ēthikós » ou du mot « êthos », et se réfère à notre caractère moral, c’est-à-dire aux personnes que nous sommes ou aspirons à être. L’éthique porte sur les questions de ce qui est bon, ce que nous devons faire, comment nos actions affectent les autres et pourquoi c’est important, qui et quoi (par exemple, la nature) est affecté par nos actions, comment nous pouvons distinguer le bien du mal, etc. L’éthique correspond à la partie de la philosophie qui traite du bien et du mal. Un autre mot pour désigner l’éthique est la morale. Par exemple, nous disons que quelqu’un a fait quelque chose de moralement juste ou moralement bien. L’éthique est la base de notre relation avec le monde qui nous entoure et avec nous-mêmes. Elle nous permet de vivre ensemble. L’apprentissage de l’éthique peut donc aussi être compris comme l’apprentissage du « vivre ensemble » de manière pacifique. Par conséquent, cela inclut l’apprentissage de l’autre. L’éthique sert de base à l’établissement de relations respectueuses, bienveillantes et aimantes.

6.2.2 Qu’est-ce que l’éthique ?

Bien que l’éthique tente de formuler des principes et des règles éthiques, l’éthique ne consiste pas simplement à obéir à des règles, coutumes ou lois particulières. Il ne s’agit pas non plus de seulement suivre ses sentiments. Quelque chose n’est pas bien ou juste uniquement parce que nous l’aimons, et si nous désapprouvons quelque chose, cela ne signifie pas que c’est mauvais. L’éthique consiste toujours à réfléchir de façon critique et attentive à ce qui est bien et à ce qui est mauvais, et ce n’est qu’alors que l’on agit en conséquence.

Elle met également l’accent sur la construction de notre caractère. Chacun d’entre nous est différent de l’autre, a ses propres caractéristiques personnelles, ses propres façons de penser et de ressentir. Cela se reflète dans ce que nous faisons, dans nos actions. C’est pourquoi il est important de cultiver notre caractère.

L’éthique est donc un effort commun fait par chacun d’entre nous pour préserver une humanité commune. Notre humanité commune et notre dignité humaine constituent également la base des droits de l’homme dont nous bénéficions tous. Mais l’éthique s’étend au-delà de l’humanité et elle comprend la prise en considération des autres êtres et de la Terre dans son ensemble, non seulement parce qu’elle nous permet de vivre, mais parce qu’elle est précieuse en tant que telle. Réfléchissez à l’exemple suivant qui concerne les animaux. Ce que l’on appelle éthique animale traite des questions relatives au statut moral des animaux et à notre traitement de ceux-ci, par exemple, s’il est moralement permis d’élever des animaux dans des espaces très confinés et de les utiliser comme nourriture en tant que viande. L’éthique animale cherche les raisons de nos pratiques impliquant des animaux et la nécessité de les faire évoluer. Par exemple, une de ces raisons serait que les animaux peuvent ressentir la douleur, tout comme nous.

6.3 Concepts de base de l’éthique

Cette section présente plusieurs concepts éthiques de base. Vous aurez également des devoirs à effectuer.

6.3.1 Bien, mal et valeurs

Les concepts de bien et de mal sont généralement utilisés lorsque nous évaluons les choses et les situations ou les personnes et leurs caractères. Ces évaluations sont au coeur de l’éthique car elles déterminent l’orientation à donner à nos vies (ce que nous devrions nous efforcer d’atteindre et ce qu’il faut éviter ou prévenir). Lorsque nous disons que quelque chose est bon ou mauvais, nous attribuons une valeur à cette chose. L’éthique établit une différence entre les choses qui sont bonnes en elles-mêmes (des choses qui ont une valeur intrinsèque) et les choses qui sont simplement bonnes d’un point de vue instrumental. Les choses qui sont bonnes d’un point de vue instrumental ont simplement de la valeur en tant qu’instrument ou moyen d’atteindre quelque chose qui est intrinsèquement précieux. Par exemple, l’argent n’a qu’une valeur instrumentale, tandis que le plaisir d’écouter une chanson ou bien le plaisir ressenti sur des montagnes russes, possède une valeur intrinsèque. Nous devons toujours faire preuve de prudence pour juger ce qui est vraiment précieux. Le philosophe grec Aristote a affirmé que le bonheur est la valeur ultime à laquelle tous les êtres humains aspirent. Un autre aspect important lorsque nous parlons de quelque chose de bon ou de précieux, c’est la notion de bien commun ou social, puisque les êtres humains sont des êtres sociaux et que nous vivons en communautés. Le bien commun dépasse la somme des intérêts de tous les individus dans la société et il représente un avantage pour la société dans son ensemble. Les installations comme les parcs publics, les systèmes de soins de santé ou un environnement propre en sont un exemple pratique.
Nous apprécions les valeurs de manière relativement permanente et résolue, et de ce fait elles guident nos intérêts et nos actions. En tant qu’individus ou en tant que société, nous définissons les valeurs comme des buts ou des lignes directrices pour notre vie (p. ex., bien-être, santé, connaissance, vertu, liberté, sécurité). Nous nous efforçons de les mettre en oeuvre. Les valeurs fondamentales de l’éthique sont les éléments qui sont importants pour la vie humaine, la dignité et la préservation de l’humanité commune.

6.3.2 Devoir 1

Partie 1: Pensez à ce à quoi vous accordez vraiment de la valeur dans votre vie, c’est-à-dire les valeurs qui comptent pour vous. Écrivez ci-dessous ce qui vous vient à l’esprit, puis classez ces valeurs en les plaçant dans la pyramide ci-dessous, la valeur la plus importante étant en haut. Il peut être difficile de se décider pour certaines d’entre elles, mais essayez malgré tout.

6.3.3 Bien, mal et devoir

Lorsque nous pensons au statut éthique des actions, nous utilisons les termes bien et mal, comme lorsque nous disons que ce que quelqu’un a fait était bien ou qu’un acte spécifique était mauvais. Nous utilisons ces termes pour évaluer des actions. Les actions qui sont bonnes et que nous avons l’obligation de mettre en oeuvre sont appelées des devoirs. Avoir un certain devoir signifie, au sens le plus strict du terme, être lié par une exigence éthique contraignante. Parfois, il peut arriver que nous ayons plus d’un devoir. Si nous n’avons pas de réponse claire sur ce qu’il faut faire, c’est-àdire quel devoir est le plus important, nous nous retrouvons confrontés à un dilemme moral. Il n’est pas toujours facile d’avoir une conduite éthique. Ce qui peut nous aider, ce sont les principes et les règles éthiques. Les principes éthiques sont généralement plus généraux (par exemple, « Respectez la liberté, l’autonomie et l’égalité des personnes »), et les règles morales sont plus spécifiques (par exemple, « Ne mentez pas »). Les deux nous aident, premièrement, à déterminer ce qui est bien et mal et, deuxièmement, à décider ce que nous devons faire dans une situation particulière.

6.3.4 Vertus, vices et idéaux

Les vertus sont des qualités moralement précieuses de nos caractères, c’est-à-dire de nous en tant que personnes. Par exemple, l’honnêteté, la gentillesse, la compassion, la courtoisie, l’équité, la générosité et le courage sont généralement considérés comme des vertus. Le contraire des vertus sont des défauts ou des vices, par exemple, l’arrogance, la lâcheté, la cupidité, la paresse, le narcissisme, la jalousie et la vanité. Les vertus et les vices font partie de notre caractère, en particulier les parties sur lesquelles nous avons un certain contrôle. Nous pouvons cultiver les vertus et essayer de nous débarrasser des vices. Les vertus se forment par le biais de l’éducation morale. Comme il n’existe pas de liste spécifique de règles ou d’instructions sur la façon d’être vertueux et de se comporter vertueusement, il est souvent possible de commencer par suivre l’exemple d’un modèle. Les modèles (personnes réelles ou même fictives) nous aident, premièrement, à voir quel genre de personnes nous voulons être et, deuxièmement, à travailler pour devenir ces personnes. En ce sens, les modèles représentent des idéaux. Un idéal est une certaine perfection ou un certain modèle d’excellence qui nous aide à penser et à agir de manière éthique. Un idéal peut également être un modèle plus large comme lorsque nous pensons à ce qu’une société idéale serait, par exemple, une société entièrement gouvernée par la justice, le respect, la sollicitude et la durabilité.

6.3.5 Devoir 2

Pensez à qui est ou pourrait être un modèle pour vous afin de devenir plus éthique et vertueux. Notez au moins cinq de ces personnes dans les espaces prévus ci-dessous. À côté d’elles, écrivez les raisons de vos choix.

Modèle

Raison(s)

1.

2.

3.

4.

5.

6.3.5 Dignité et droits de l’homme

La dignité peut être définie comme une valeur fondamentale, inhérente et inaliénable détenue par tous les êtres humains sur la base de leur humanité. Elle est souvent considérée comme la base des droits fondamentaux et des droits de l’homme de chaque individu. La dignité est donc associée à un statut inaliénable qui appartient à tous les êtres humains, quelles que soient leurs caractéristiques et conditions. La dignité de chaque individu protège contre les ingérences ou les types de traitement inapproprié, susceptibles d’atteinte à sa dignité (par exemple, traitement dégradant, torture, etc.) ou les situations dans lesquelles il peut se trouver (par exemple, extrême pauvreté, esclavage, etc.). Dans le monde moderne, la dignité humaine est souvent comprise comme un fondement civilisationnel et éthique des normes juridiques, en particulier des droits de l’homme. Les droits de l’homme (par exemple, le droit à la vie et à la liberté, le droit à la vie privée, le droit à un procès équitable, la liberté de religion, etc.) sont les conditions minimales de la protection des individus et des communautés. La dignité est également un concept commun dans les documents juridiques les plus importants. La Déclaration universelle des droits de l’homme (ONU 1948) commence par la déclaration suivante : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde », et son Article 1 affirme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Les enfants sont protégés par la Déclaration des droits de l’enfant (1959) et la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), qui reconnaissent que les enfants et l’enfance ont droit à une sollicitude et à une assistance spécifiques.

6.4 Philosophes

Tout au long de l’histoire, divers philosophes et autres penseurs ont considérablement enrichi notre compréhension de l’éthique. Dans cette section, vous apprendrez à connaître certains d’entre eux et les idées qu’ils ont soutenues.
Socrates, un philosophe grec de l’Athènes antique, est célèbre pour ses citations selon lesquelles « la vie non examinée ne vaut pas la peine d’être vécue ». Socrate a souligné qu’être éthique ne signifie pas simplement suivre les lois ou les coutumes, mais que chacun doit penser et réfléchir à ce qui est juste. Il faut défier les conventions, et Socrate était connu pour flâner dans les rues d’Athènes, discuter de diverses questions avec d’autres personnes et contester leurs points de vue. Il est important d’écouter la voix de notre conscience morale, de ce que nous pensons véritablement être juste. En procédant ainsi, nous favorisons également notre propre bonheur.

6.4.1 Devoir 3

Dans l’espace ci-dessous, écrivez comment vous comprenez ou comment vous interpréteriez l’affirmation selon laquelle « la vie non examinée ne vaut pas la peine d’être vécue ».

Les successeurs de Socrate, Platon et Aristote, comprenaient l’éthique comme étant liée aux vertus ou à notre caractère, par exemple, le fait d’être juste, courageux, humble et modéré. Platon a rejeté l’affirmation selon laquelle l’éthique est relative ou dictée par les puissants. L’éthique est objective, c’està- dire indépendante d’intérêts ou de désirs particuliers. Il a discuté de la légende célèbre de l’Anneau de Gygès. Gygès avait reçu l’anneau qui rendait invisible celui qui le portait. D’autres ont contredit Platon et ont déclaré que si une personne était en possession d’un tel anneau, elle ne se comporterait pas de manière éthique, car elle pourrait agir impunément. Platon a affirmé que la personne qui est vraiment éthique et qui sait vraiment ce qui est bon n’abuserait pas de l’anneau. Aristote est célèbre pour sa doctrine du Juste milieu. La vertu est le juste milieu entre deux extrêmes opposés, par exemple, le courage est le juste milieu entre la lâcheté et l’imprudence, et la générosité est le juste milieu entre l’avarice et le gaspillage. Pour vivre de manière éthique, il faut vivre de manière vertueuse. Pour devenir une telle personne, il n’y a pas de meilleure manière que l’éducation et l’observation de modèles.

Faisons maintenant un saut de plusieurs siècles jusqu’à l’époque des Lumières. Immanuel Kant était un philosophe allemand, connu pour être très ponctuel. Tous les jours à 15h30, on pouvait le voir se promener, descendant et remontant sept fois la Lindenallee, dans la ville prussienne de Königsberg. Kant a souligné l’universalité de l’éthique. Cela signifie que la loi morale s’applique à nous tous de la même manière. Il a proposé le principe éthique suivant : « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle ». Plus concrètement, cela signifie agir d’une manière que vous attendez également de la part des autres à votre égard. Par exemple, si vous faites une promesse dans l’intention de la respecter uniquement si elle répond à vos besoins, vous n’agirez pas de façon éthique. Si tout le monde agissait de cette façon, cela compromettrait la pratique même de faire des promesses.

Kant a également souligné l’importance de la dignité humaine et de la pleine humanité. Une autre variante de son principe moral suprême prétend que nous ne devrions pas traiter l’humanité de l’autre ou de nous-mêmes comme un simple moyen (pour nos propres buts ou fins), mais toujours aussi comme une fin ou un but. Cela signifie que nous devons considérer les autres comme des êtres humains égaux qui méritent un certain respect en vertu de cet état de fait. Par exemple, lorsque nous faisons une promesse à quelqu’un sans l’intention de la tenir, nous traitons l’autre uniquement comme un moyen.

6.4.2 Devoir 4

La dignité est un concept éthique important qui représente le fondement des droits de l’homme. Les Nations Unies ont également accepté la Convention relative aux droits de l’enfant. Dans la vidéo animée, il a été expliqué qu’un enfant a des droits spécifiques. D’après ce que vous avez compris, écrivez comment les droits de l’enfant à gauche sont liés à la dignité.

Droit à la vie et au développement

Droit à un nom et à une nationalité

Droit de recevoir une éducation,

Droit au bien-être

Droit à la liberté d’opinion et d’expression

Droit à la protection de votre vie privée

Peu après Kant, John Stuart Mill s’est concentré sur le bonheur ou le bienêtre comme valeur principale. Pour Mill, le bonheur ou le bien-être peut être compris globalement comme l’excès de plaisir par rapport à la douleur. Sa théorie s’appelle l’utilitarisme, et elle affirme que nous agissons de manière éthique lorsque nos actions produisent le plus de bien ou de valeur. Son prédécesseur Jeremy Bentham a utilisé ce cadre éthique pour défendre un traitement plus humain des animaux. Il a déclaré qu’il n’est pas important que les animaux ne sachent pas parler ou raisonner, en revanche ils peuvent certainement ressentir la douleur et la souffrance. À la lumière de ces affirmations, nous devrions nous abstenir d’actions qui leur causent de la douleur et des souffrances inutiles. Ce qui compte sur le plan éthique, c’est le bien-être des êtres humains et aussi des animaux dans la mesure où ils peuvent ressentir la douleur et le plaisir.

6.4.3 Devoir 5

Êtes-vous d’accord pour dire que les animaux méritent d’être traités d’une manière qui tienne compte de leur douleur et de leur souffrance ? Réfléchissez à au moins trois façons dont nous, en tant que société, pourrions réduire la souffrance animale.

Nous terminerons notre voyage à travers l’histoire de l’éthique au XXe siècle avec la philosophe et romancière Iris Murdoch. Elle a souligné que pour devenir une meilleure personne, il faut commencer par voir à la lumière de l’idée du bien. Cela signifie voir les personnes ou les situations de manière juste, humble et affectueuse, puisque la perception régit les actions. Par exemple, si vous voyez quelqu’un qui est différent de vous comme dangereux ou étranger en raison de votre propre peur, cela peut vous conduire à traiter cette personne d’une manière contraire à l’éthique.

Glossaire

Impératif catégorique: un principe suprême de moralité selon Kant, qui exige que nous agissions uniquement d’une manière qui pourrait être acceptée comme une règle générale pour tous, et que nous traitions les gens avec respect.

Déontologie/éthique déontologique : une théorie éthique selon laquelle la notion de devoir est un concept éthique fondamental.

Dignité : la valeur fondamentale et inaliénable qu’ont tous les êtres humains sur la base de leur humanité. Elle est souvent considérée comme la base des droits fondamentaux et des droits de l’homme de chaque individu.

Devoir : action qui est moralement requise, c’est-à-dire l’action que nous devrions faire.

Éthique : un système de réflexion sur les valeurs, les principes, les vertus et les idéaux qui façonnent notre vie et déterminent la base des relations que nous établissons avec les autres, avec nous-mêmes et avec le monde.

Droits de l’homme: droits fondamentaux qui appartiennent à tout individu humain (ou à un groupe d’individus) s’appuyant uniquement sur le fait d’être humain. Ils protègent leurs intérêts fondamentaux et garantissent la possibilité de mener une vie saine et utile (par exemple, droit à la vie et à la liberté, droit à la vie privée, droit à un procès équitable, liberté de religion, etc.).

Principe/règle morale: affirmation qui détermine quelles actions sont bonnes (p. ex., « Soyez respectueux ») ou mauvaises (p. ex., « Ne volez pas ») ou quelles choses sont bonnes (p. ex., « La connaissance est précieuse ») ou mauvaises (p. ex., « La souffrance est mauvaise »).

Utilitarisme: théorie morale qui prétend que l’action moralement juste (devoir) est l’action qui apporte le plus d’utilité ou de valeur, c’est-à-dire l’action qui produit les meilleures répercussions en termes de bonheur et de bien-être des personnes.

Valeur/importance: ce qui représente le caractère bon ou le caractère mauvais des choses (par exemple, le bonheur est bon et la douleur est mauvaise), des personnes (par exemple, Irena Sendler, une infirmière qui a sauvé plusieurs centaines de juifs, principalement des femmes et des enfants, des mains des nazis, était une bonne personne, et Adolf Hitler était une mauvaise personne) ou des aspects du caractère d’une personne (par exemple, l’honnêteté est bonne et la lâcheté est mauvaise).

Valeurs: elles désignent des croyances, attitudes, idéaux et attachements importants, profondément enracinés, omniprésents et durables qui sont généralement partagés par les membres d’une communauté donnée et concernent ce qui est bon ou mauvais (par ex. la liberté, la beauté, l’autonomie, l’amitié, la créativité, l’amour, la sagesse, etc.).

Vertus et vices: une vertu est un trait de caractère louable ou appréciable d’une personne, tel que le courage, la bienveillance, la charité et l’humilité. Au contraire, les vices sont des traits de caractère blâmables, comme la malhonnêteté, la lâcheté, la vanité, la cruauté, le chauvinisme, etc.